RÉSERVATIONS
UN DRAME EN CHANTÉ
- C’est peut-être le bonheur qui me rend triste...
- Mais c’est bête.
Le Palais des Beaux-Arts de Charleroi, l’Opéra de Reims et la compagnie Ars Lyrica sont heureux de vous présenter une adaptation scénique des Parapluies de Cherbourg, dans un nouvel arrangement pour vingt musiciens. Ce sont souvent des spectacles musicaux qui, quand le succès est au rendez-vous, se voient adaptés au cinéma. Ici c’est le cas inverse... Le film génère une adaptation scénique plus de cinquante ans après. Du produit d’origine, il reste la présence de la caméra et un rapport attentif aux couleurs, qui étaient en 1964 un argument de vente encore relativement nouveau pour un film !
Quand on évoque Michel Legrand et Jacques Demy, c’est immédiatement aux Demoiselles de Rochefort et à son duo explosif des sœurs jumelles que l’on pense. Dans Les Parapluies de Cherbourg, le thème principal suit une logique opposée ; il s’abandonne aux violons et séduit par sa mélancolie.
Dans le cinéma de Jacques Demy, il y a du bonheur dans la tristesse et de la tristesse dans le bonheur. Quand il écrit Les Parapluies de Cherbourg, cela fait des années qu’il veut, à travers un langage lyrique, «exprimer les sentiments avec une certaine intensité». Michel Legrand, partenaire de création idéal entre classique et jazz, y amène par la musique cette dimension symphonique. Jacques Demy, lui, se garde en permanence du ridicule qui menace tout mélo. Puisque c’est un drame, il faut l’alléger. Puisque c’est un drame, il faut échapper au risque du pathos, du grotesque. Au-delà de l’émotion débordante et parfois déchirante des mélodies de Michel Legrand, le texte Les Parapluies de Cherbourg est ponctué de légers sourires et d’apparentes banalités. On voit ainsi une tragédie se construire au fil de dialogues simplissimes, au fil de mots anecdotiques mais subtils.
Trois bandes de pellicule de tons différents permettaient, à l’époque, de colorer Les Parapluies de Cherbourg. Trois couleurs associées sur scène aux trois temps de l’histoire de Guy et Geneviève : le rouge pour la passion amoureuse et la déchirure du Départ ; le vert pour exprimer le mal-être et la trahison durant L’Absence et finalement le bleu synonyme du blues du Retour.
Un drame en couleurs... comme pour faire plus facilement avaler la pellicule. Lorsque Geneviève et Guy se revoient une dernière fois, il n’y a plus entre eux qu’une immense distance, le vide absolu d’un avenir qu’ils n’ont plus à vivre ensemble.
Leurs derniers mots ? Simples, positifs... banals.
- Toi, tu vas bien ?
- Oui, très bien.
- Mais c’est bête.
Le Palais des Beaux-Arts de Charleroi, l’Opéra de Reims et la compagnie Ars Lyrica sont heureux de vous présenter une adaptation scénique des Parapluies de Cherbourg, dans un nouvel arrangement pour vingt musiciens. Ce sont souvent des spectacles musicaux qui, quand le succès est au rendez-vous, se voient adaptés au cinéma. Ici c’est le cas inverse... Le film génère une adaptation scénique plus de cinquante ans après. Du produit d’origine, il reste la présence de la caméra et un rapport attentif aux couleurs, qui étaient en 1964 un argument de vente encore relativement nouveau pour un film !
Quand on évoque Michel Legrand et Jacques Demy, c’est immédiatement aux Demoiselles de Rochefort et à son duo explosif des sœurs jumelles que l’on pense. Dans Les Parapluies de Cherbourg, le thème principal suit une logique opposée ; il s’abandonne aux violons et séduit par sa mélancolie.
Dans le cinéma de Jacques Demy, il y a du bonheur dans la tristesse et de la tristesse dans le bonheur. Quand il écrit Les Parapluies de Cherbourg, cela fait des années qu’il veut, à travers un langage lyrique, «exprimer les sentiments avec une certaine intensité». Michel Legrand, partenaire de création idéal entre classique et jazz, y amène par la musique cette dimension symphonique. Jacques Demy, lui, se garde en permanence du ridicule qui menace tout mélo. Puisque c’est un drame, il faut l’alléger. Puisque c’est un drame, il faut échapper au risque du pathos, du grotesque. Au-delà de l’émotion débordante et parfois déchirante des mélodies de Michel Legrand, le texte Les Parapluies de Cherbourg est ponctué de légers sourires et d’apparentes banalités. On voit ainsi une tragédie se construire au fil de dialogues simplissimes, au fil de mots anecdotiques mais subtils.
Trois bandes de pellicule de tons différents permettaient, à l’époque, de colorer Les Parapluies de Cherbourg. Trois couleurs associées sur scène aux trois temps de l’histoire de Guy et Geneviève : le rouge pour la passion amoureuse et la déchirure du Départ ; le vert pour exprimer le mal-être et la trahison durant L’Absence et finalement le bleu synonyme du blues du Retour.
Un drame en couleurs... comme pour faire plus facilement avaler la pellicule. Lorsque Geneviève et Guy se revoient une dernière fois, il n’y a plus entre eux qu’une immense distance, le vide absolu d’un avenir qu’ils n’ont plus à vivre ensemble.
Leurs derniers mots ? Simples, positifs... banals.
- Toi, tu vas bien ?
- Oui, très bien.
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